Aborder certains sujets qui fâchent

La consigne, tout le monde la connaît, ou presque : à table, on ne parle ni d’argent, ni de religion, ni de politique. C'est interdit ! On évite aussi les allusions sexuelles ou les blagues bien graveleuses. Pour ceux qui reçoivent, l’exercice consiste à éviter au maximum les débordements colériques ou vexatoires, tout en évitant, à l’opposé, que personne n’ait rien à se dire ou parle de la pluie et du beau temps tout au long du repas. Ne dit-on pas "l'art" de faire la conversation ?

Faire tomber sa sauce sur la robe de la voisine

D’abord, présentez vos excuses, mais sans préciser que vous n’êtes "jamais aussi maladroit", sans quoi votre victime aura l’impression qu’elle n’est pas pour rien dans cette affaire. Ne vous précipitez pas, serviette brandie, pour la nettoyer, mais proposez-lui plutôt d’aller à la salle de bains s’arranger et restez intraitable sur la note du teinturier, que vous prendrez à votre charge. Si c’est votre verre de vin qui a échoué sur la nappe, présentez vos excuses et proposez votre aide à l’hôte pour nettoyer au lieu de jeter dessus du sel, de l’eau pétillante (ou tout autre recette de grand-mère) voire d’éponger frénétiquement avec de l’essuie-tout. Ce sera pire.

Déclencher la colère d’un des invités

Hélas, même en prenant toutes les précautions requises, ça arrive. Si, après quelques échanges, vous avez déclenché une tornade verbale chez votre voisin, et que vous êtes furieux vous aussi, préférez quitter la soirée rapidement en vous excusant auprès de votre hôte plutôt que d’en venir aux mains. Vous ne pourrez pas oublier le dérapage, mais vous montrerez ainsi que vous êtes soucieux des autres et que vous ne souhaitez pas leur gâcher la soirée. Le lendemain, vous téléphonerez à l'hôte pour vous excuser, puis vous vous ferez pardonner en l'invitant à dîner ou en lui faisant livrer des fleurs. 

Hurler en trouvant un intrus dans son assiette

Au souvenir de la découverte d’une limace ou d’un cheveu dans votre assiette, vous en avez encore le cœur tout retourné… Si cette mésaventure vous arrive, évitez de pousser un cri d’épouvante en poussant votre chaise en arrière. Essayer de réprimer votre surprise et votre dégoût, puis cachez discrètement cet intrus sous les aliments, que vous laisserez en prétextant avoir eu les yeux plus gros que le ventre.

Assister à une passe d’armes entre deux convives

Vous êtes témoin d’une joute verbale au plein milieu du repas ? Ne prenez jamais partie pour l’un ou l’autre des protagonistes pendant et après le conflit. La neutralité est l’une des garanties de l’accalmie. Si vous sentez que les deux convives sont prêts à se réconcilier, entraînez l’un des deux sur le balcon, la terrasse ou le jardin, histoire de faire retomber la pression. Le temps de prendre l’air, l'incident sera clos et les deux pourront se serrer la main.

S’emballer à cause de trop d’alcool

Ne vous laissez pas entraîner à boire plus que de raison, même sous prétexte qu’il faut goûter. Il s’agit d’un repas, pas d’une dégustation de grands crus (que les spécialistes recrachent, du reste) ! L'hôte comme les convives ne doivent jamais oublier que chacun réagit différemment sous l'emprise de l'alcool, que ce soit après un seul ou plusieurs verres. A table, l’abus d’alcool peut favoriser les emportements et les risques d’accidents en tout genre (vin renversé, vaisselle cassée, chute…). Il peut vous rendre malade ou augmenter votre état de somnolence. A consommer toujours avec beaucoup de modération, donc, surtout si vous devez, par la suite, prendre le volant.

Se disputer au moment de payer l’addition

Vous avez choisi de faire un bon restaurant. Comment éviter la crise au moment de payer la note ? Si vous avez dîné avec des amis, le plus simple et de partager en parts égales, sans se lancer dans des calculs d’apothicaires. Si vous avez partagé un repas en tête-à-tête, la tradition veut que ce soit l’homme qui invite la femme. Libre à vous de la suivre, ou pas, les mœurs ayant évolué. Si c’est vous qui avez lancé l’invitation -« C’est l’occasion de se réunir », « Je veux vous offrir un resto pour vous remercier de… », etc.- que ce soit de la famille ou des amis, c’est vous qui paierez. Pour éviter les habituels « Tu es sûr ? » et « Non, c’est moi qui paye » à l’arrivée du ticket, devancez-là, prétextez aller vous laver les mains et filez régler la totalité.