Comment recycle-t-on des eaux usées ?

Outre les traitements dits "classiques", des traitements complémentaires (par décantation, filtration, microfiltration, osmose inverse, désinfection UV…) peuvent être mis en place en fonction de la qualité de l’eau que l’on souhaite obtenir. Si la réutilisation de l’eau est essentiellement utilisée pour l’irrigation de cultures ou d’espaces verts, l’industrie et l’alimentation des nappes phréatiques, elle peut aussi être potable à nouveau (lire l’encadré) !

Pourquoi valoriser les boues d’épuration ?

La station d'épuration du futur ne traite pas uniquement les eaux usées, non. Elle va également valoriser son principal déchet, les boues, afin de produire de nouvelles ressources pour le territoire. Après traitement, elles seront utilisées comme engrais organiques ou dans la production d’énergies alternatives. Sans compter que la valorisation évite leur enfouissement, et donc réduit leur empreinte carbone.

Quelles sont les valorisations possibles ?

Elles sont nombreuses et écologiques, alors on aurait tort de s’en priver :

-La méthanisation (processus de décomposition de matières putrescibles par des bactéries qui agissent en l’absence d’air) permet de générer une énergie renouvelable, du biogaz (ainsi que du compost) qui peut être transformé en chaleur, en électricité, en biométhane (équivalent gaz naturel renouvelable) et même en carburant pour véhicules.
A Marseille, ce biogaz, exploité en biométhane, est utilisé comme chauffage urbain et couvre les besoins d’environ 2500 foyers, à l’instar d’autres collectivités telles que Strasbourg et Grenoble, les pionnières, où il est injecté dans le réseau de gaz de la ville.

 -De l’engrais vert grâce au phosphore contenu dans les boues. La station d'épuration de Sausheim, près de Mulhouse (Haut-Rhin) est en train d’être modernisée et sera la première en France capable de récupérer le phosphore dans les boues grâce à un procédé baptisé "Phosphogreen". Elle a ouvert la voie à d’autres puisque, dès l’année prochaine, une technologie similaire va être mise en place à la station d’épuration de Villiers-Saint-Frédéric (Yvelines).

-La valorisation des boues peut s'inscrire aussi pleinement dans une logique de développement durable avec, outre la production de biométhane engendrée, celle d'un résidu, le digestat. Cette matière organique, mélangée à des déchets verts, peut-être utilisée dans le cadre d'un compostage, permettant un retour à la terre et donc, une énergie circulaire.

-Par ailleurs, les bâtiments peuvent récupérer l’énergie des réseaux d’assainissement (les calories des eaux usées ou des eaux grises issues des douches) afin de produire de la chaleur. Ce système est d'ores et déjà exploité au Palais de l’Elysée, au centre aquatique de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), à la piscine d’Annemasse (Haute-Savoie), ou encore au centre de maintenance du tramway de Dijon (Côte-d'Or). Cette récupération de chaleur grâce aux eaux usées fonctionne également à Mulhouse (Haut-Rhin), où les habitants de l’ancienne caserne Lefebvre, réhabilitée en logements sociaux, sont chauffés grâce à leurs égouts.